Et si votre cerveau se mettait à jouer au flipper pour être plus créatif ?
En tant que consultante en communication, la recherche d'idées constitue mon quotidien et la page blanche mon terrain de jeu favori. Il suffit que je sois avec des gens passionnants, dans un univers intéressant et complexe à appréhender et c’est parti ! C’est un peu comme si, dans mon cerveau, une boule de flipper était lancée à toute vitesse et ricochait sur des éléments que j’ai vus, entendus ou touchés, des ressentis, des idées, des anecdotes ou encore des instants que mon cerveau a enregistrés à différents moments de mon existence. Ding dong… la balle réactive ces souvenirs et établit des connexions entre eux.
De l’intérêt de cette boule de flipper
Avez-vous déjà joué à des jeux d’arcade, et plus particulièrement au flipper ? Plus la boule touche de bumpers différents, plus le nombre de points augmente et plus les « whoop whoop whoop » qui signalent les gains accumulés se font entendre. C’est un peu le même phénomène qui se produit lorsque vous activez le process créatif. Plus votre réflexion va toucher de bumpers différents, c’est-à-dire d’informations enregistrées dans votre mémoire, plus vous disposerez d’éléments pertinents pour exprimer votre créativité et imaginer de nouvelles idées.
Forcer l’activation des connexions
L’une des techniques de créativité que l’on pourrait comparer au comportement de la boule de flipper est la connexion forcée. Son principe : établir des connexions entre des idées totalement différentes en vue de trouver d’autres idées. Me croirez-vous si je vous disais que le dernier concept de communication que j’ai imaginé résulte d’une visite de cave en Champagne, d’un passage dans la galerie Vivienne à Paris et d’un morceau de tissu ? Mon cerveau a simplement associé ces éléments disparates lorsque j’ai lancé ma boule de flipper créative. Ce mode de connexion forcée est extrêmement puissant. Et avec de l’entraînement, cela devient un jeu d’enfant !
Comment enrichir ces bumpers créatifs ?
Le secret réside, selon moi, dans l’attention que l’on porte à ce qui se passe autour de soi. Dans le fait de regarder vraiment les choses et les individus, de vivre pleinement les moments, d’écouter les différents sons présents, de toucher les matières… J’inscris ensuite les éléments les plus notables dans un cahier. Naturellement, chacun trouvera la méthode qui lui convient. L’important est d’avoir conscience d’être en mode « collecte de données » pour enrichir ses bumpers créatifs. Personnellement, je marche énormément dans les villes pour découvrir ou redécouvrir des quartiers différents, des ambiances, des graffitis, des mises en scène de vitrines, des nouveautés dans les magasins, des marchés, des terrasses de café… J’utilise mes yeux comme une caméra qui va stocker ce qui me semble utile et je sais que ces données enregistrées ressortiront au moment où j’en aurai besoin. C’est aussi cela la créativité agile !
Dans la chanson Défaite de famille du rappeur Orelsan, on peut entendre « Si vous avez peur du vide, ne regardez pas Murielle dans les yeux. » Je rebondirai sur cette phrase pour m’adresser ainsi à vous qui vous intéressez à la flexibilité mentale et pratiquez des techniques de créativité agile : si vous avez peur des idées qui fusent à cent à l’heure, ne vous regardez pas dans les yeux… Vous pourriez y voir une boule de flipper !
À vous de jouer !
Je vous invite à partir en expédition mentale…
Regardez autour de vous, ressentez, respirez, accordez de l’attention au moindre détail. Que vous soyez en train de vous promener, de feuilleter un magazine ou d’échanger avec des personnes sur un sujet ou un autre. Soyez actif.ive et très attentif.ive. Je pense sincèrement que c’est à partir du moment où l’on a conscience de ce phénomène qu’on peut trouver matière à l’enrichir. Chacun à sa manière !
Exercez-vous aux connexions forcées
Posez-vous une question du type « Comment faire pour…? ». Pourquoi ? Tout simplement pour faciliter le lancement de la boule de flipper ou, plus concrètement, pour aider votre cerveau à se mettre dans de bonnes dispositions pour réfléchir à votre problématique. Plus vous le guiderez, plus les connexions seront aisées.
Prenez ensuite un livre ou un magazine que vous avez à disposition. Feuilletez-le et inscrivez un mot que vous repérez complètement au hasard sur la première page, et faites de même avec un deuxième mot trouvé sur la page suivante. Ensuite, revenez à votre question. Si vous rassemblez ces deux mots, qu’est-ce que cela vous évoque comme solution ?
Voici un exemple de problématique : « Comment faire pour présenter mon projet à la direction de manière différente ? » Je tombe au hasard dans une revue sur les mots « salon » et « acteurs ». À quoi me font-ils penser ? Pourquoi ne pas raconter une histoire, un peu comme dans un théâtre ? Cela peut être une excellente manière de donner une forme originale à ma présentation…
Maintenant, c’est à vous de jouer !